Mercredi Photographiques #57 – 30 août 2023, avec les photographies de : Julia Briend, Marie Fontecave, Arnaud Rodriguez, Christophe Bonnefont, David Peetermans

Pour ce troisième Mercredi Photographique de la saison, nous vous attendons nombreux que pour cette édition avant la rentrée de septembre.

De 18h00 à 22h00 à la Maison Bourbon, 79 rue Bourbon, 33300 Bordeaux
Visite des expositions en compagnie des photographes à 18h30

Julia Briend : Combattantes

© Julia Briend

Elles pratiquent le MMA (Mixed Martial Arts), un sport de combat parfois décrié pour sa dangerosité et sa violence, une discipline habituellement investie par des hommes.

Le MMA Girls Combat Club est une section féminine installée à Nantes depuis 2019 et menée par Tevi Say, pionnière de ce sport en France. Dans ce club, la non-mixité permet à chacune de franchir le pas et de prendre confiance en ses capacités. Beaucoup sont venues pour apprendre à se défendre mais prennent rapidement conscience qu’elles peuvent aussi attaquer. Expérimenter le combat, avec la liberté d’action qu’offre la discipline, leur permet d’exprimer qui elles sont.

Moi-même pratiquante de MMA depuis plusieurs années, je photographie mes sparring partners pendant les entraînements, dans l’espoir que ces portraits révèlent une part de leur vérité intérieure.

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Marie Fontecave : variation sur un thème non-identifié

© Marie Fontecave

« C’est dans l’observation de la banalité de la vie quotidienne que le réel se laisse attraper.
Des photos qui n’expliquent rien par elles-mêmes, mais laissent libre champs à l’imagination.
Chacune d’elle, séparément, doit raconter une histoire, plein d’histoires.
A chacun de trouver la sienne.
 » Susan SONTAG , « La photographie »

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Arnaud Rodriguez : Ce lieu de l’absence de nous

© Arnaud Rodriguez

Le 21 septembre 2017, j’arrive au Chili pour un mois. Parmi les raisons de mon séjour, un projet d’écriture sur mon grand-père paternel, mort avant ma naissance. La dernière partie de ce livre s’éloigne de la réalité pour imaginer ce qui se serait passé s’il était parti vivre là-bas : je suis donc au Chili pour écrire cela. C’est surtout à Arica, ville portuaire de 240 000 habitants située dans la région la plus aride au monde, que je reste.

L’écriture se heurte alors à cette ville affrontant le désert. La photographie, à la croisée du souvenir de voyage, du document et de la source d’inspiration pour y puiser des mots, l’emporte.

L’écriture se heurte aussi à la difficulté d’imaginer. Je regarde ce pays qui aurait pu être le sien, le mien. Alors j’aurais été un autre, mais dans les rues je ne me trouve pas. Mon grand-père et moi ne pouvons pas non plus être là ensemble : il n’y a pas de nous.

À mon retour en France, en découvrant l’expression « Lieu de l’absence de lieu » que Georges Perec utilise à propos d’Ellis Island – le lieu même de l’exil, écrit-il –, Arica devient cette périphrase : ce lieu de l’absence de nous.

Cette série, au-delà des paysages de sable, interroge ainsi ce que peut être la photographie : un lieu de l’absence, ou un lieu né de l’absence.


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Christophe Bonnefont : « 1X1 »

© Christophe Bonnefont

Chacune de ces photographies est une invitation à réfléchir à notre propre rapport à la solitude choisie ou subie, à notre besoin d’intimité, ou, en miroir, de connexion avec les autres. Par le jeu des cadrages et de la composition, ces images captent des fragments de vie, de temps suspendu. Les personnages apparaissent comme déconnectés de leur environnement, quand, hors champ, c’est un lieu, une ville, qui vivent. Parfois toute présence n’est plus que suggérée, effacée, suspendue. Ensemble, fragments de réel, elles forment une mosaïque. Impression renforcée par le choix du format carré, qui donne son titre à la série, dans un clin d’œil à l’unicité de chacun de nous. Et le noir et blanc permet de tout ramener à l’essentiel. Je m’attache à ce que mes images donnent à ressentir, pas à montrer ou comprendre. Derrière la mélancolie qui peut émaner de cette série, il y a aussi l’envie d’une forme de poésie, une invitation à la contemplation et l’introspection.

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David Peetermans : Morriña

© David Peetermans

Morriña est un mot en galicien qui veut dire « le mal du pays ».
J’ai déménagé à La Corogne quand j’avais 18 ans.
C’est le premier endroit où j’ai vécu qui m’a fait me sentir chez moi.
C’est le premier endroit où j’ai vécu qui m’a fait me sentir chez moi.
Mais un moment est venu où j’ai su que je devais partir.
J’aime toujours la Galice, elle me manque.
C’est une partie de moi.

Morriña is Galician for homesick.
I moved to Coruña when I turned 18.
It was the first place I lived that made me feel at home.
But a moment came that I knew I had to leave.
I still love and miss Galicia.
It ‘s part of me.

Xa sabemos o que significa morriña.
Cheguei á Coruña cando tiña 18 anos.
Era o primeiro lugar onde me sentín na casa.
Pero chegou o momento no que sabía que tiña que marchar.
Amo Galicia e sinto moita saudade dela.
É unha parte de min.

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Horaires :
18h-22h, entrée libre aux expositions
18h30 Visite des expositions en compagnie des photographes

Accès :
Cdanslaboite – Pôle Image/Maison Bourbon
79 rue Bourbon, 33300 bordeaux
Tram B Les Hangars ou La Cité du Vin