Plusieurs dates :
Abbaye de la Sauve Majeure du 8 juillet au 6 novembre 2022
https://www.abbaye-la-sauve-majeure.fr/
La Réole, Mois de la photographie du 3 septembre au 2 octobre 2022, Prieuré Bénédictin, tous les jours de 9h à 19h.
Journées du patrimoine de Bordeaux, 17 et 18 septembre 2022, Cdanslaboite / Maison Bourbon, 79 rue Bourbon de 10h à 19h.
A l’origine du projet Gironde romane, et cette évidence que le patrimoine roman a la particularité de ne pas être réuni dans un nombre réduit de sanctuaires célèbres et préservés, ni dans un musée. Il perdure dans quelques hauts lieux, telle l’abbaye de La Sauve-Majeure devenue monument national, mais il est aussi très présent dans des églises et des sites souvent peu visités et méconnus du public.
Fort de ce constat, comme des liens historiques entre Photographie et Patrimoine, le projet s’est donné pour objectif de donner à voir ce patrimoine dans son environnement, au prisme des perceptions artistiques et du parcours personnel de trois auteur.e.s photographes girondins : Nicolas Camoisson, Lou Chaussalet & Bruce Milpied. Les plus de cinquante lieux visités et photographiés sur l’ensemble du département permettent, sans prétention à l’exhaustivité, de faire découvrir ou d’appréhender autrement l’intérêt artistique et historique de ce patrimoine millénaire.Le parti-pris ne se donne aucune limite mais entend témoigner de l’abondance et de la diversité de ces formes romanes qui, depuis les XIème et XIIème siècles, persistent par leurs vestiges, ténus ou prolixes. Les prises de vue leur rendent hommage et révèlent au public, habitants ou touristes, ce qu’il connaît peu ou n’a jamais « vu » ainsi. Les grands formats de l’exposition Gironde romane présentés à La Sauve-Majeure constituent une première étape, essentielle. Ils ont été choisis dans un souci de cohérence visuelle et de résonance avec le prestige et le rayonnement de ce haut-lieu, « phare » de l’Entre-deux-Mers. Mais une sélection s’est nécessairement imposée, et il reste beaucoup à partager du périple… à suivre donc.
Le décor roman des églises qui subsiste se situe, pour l’essentiel, à l’extérieur, sur la façade, les portails et les modillons des chevets. A l’intérieur, il est surtout porté par les chapiteaux des colonnes. Ces décors qui émerveillent par l’inventivité de leurs formes participaient d’un tout à leur époque, bien éloigné de nos considérations modernes ou romantiques quant à la noblesse de la pierre nue, ou à une prétendue austérité précédant le foisonnement gothique. L’intérieur des églises romanes était en effet paré de couleurs vives du sol au plafond. De rares vestiges de polychromie, notamment à l’église Saint-Pierre de La Sauve et dans le musée lapidaire de l’abbaye, comme certaines restaurations en témoignent.
La sculpture contribuait, en images, à l’éducation de tous. Apologie des vertus et de la « bonne » conduite, mise en garde face aux tentations du « mal »… son répertoire abondant puise aux sources antiques et bibliques, avec ses scènes, figures ou personnages récurrents. L’art roman déploie une forte expressivité même si son interprétation nous résiste parfois aujourd’hui. Il suffit toutefois de regarder et, si besoin, de… chercher un peu ! Bonnes promenades dans cette si riche & foisonnante Gironde romane.